samedi, décembre 31, 2005

La dernière fois

Iman Maleki


Non, ce n'est pas une photo mais une superbe peinture. Le charme et la noblesse sensuelle des méditerranéennes.
Les vitres pleurent. Je vais te quitter Sylvestre. Oui, c'en est fini avec toi. J'ai tourné chaque jour les pages de notre vie une année durant et voici maintenant l'épilogue venu. Je vais ranger à présent ce livre dans ma bibliothèque auprès des autres ouvrages qui constituent les battements de mon coeur depuis ma naissance. Demain j'ouvrirai un nouveau volume dont je ne connais pas encore l'histoire. Le bienfait est de ne pas connaître le lendemain car chaque instant doit être nouveau, tout est à découvrir jusqu'à l'heure ultime : Vulnerant omnes, ultima necat. L'année que nous avons passée ensemble était emplie de bonheurs mais aussi de peines, d'angoisses, de frustations ; toi la Vie. J'ai perdu des êtres chers mais j'ai aussi connu la joie, le bonheur de vivre ces indiscibles instants tels ces couchers de soleil dans les îles, ce restaurant au bord de l'eau, ces huitres imprévues (te souviens-tu ?), les nuits à écouter le silence, les râles de nos ébats amoureux, les eaux bleues du lagon, ce cocktail partagé, la chaleur et la douceur de ta peau cuivrée, le parfum de ton corps, nos silences complices...
Je te quitte Sylvestre. Je te laisse car je dois découvrir de nouveaux horizons, la Vie m'appelle.

Je t'aimais inconstant, qu'aurais-je fait fidèle ? Racine, Andromaque.
Je te donne rendez-vous dans un an si mon coeur bat encore pour toi la Vie. Je te raconterai alors comme un présent ce passé éphémère qui nous rapproche chaque jour de la Fin. En guise d'au revoir je lève une coupe de champagne et pose mes lèvres sur les tiennes car demain est un autre jour.
Je t'embrasse.
Vénus

vendredi, décembre 30, 2005

Enchantement

Hein Lass



Quelle plaisir cette présence chaude près de mes soeurs, les seins réveillés telle une gomme au bout d'un crayon...




Si l'émotion est une ivresse, la passion est une maladie qui résiste à tous les moyens thérapeutiques... c'est un enchantement qui exclut l'amélioration morale.

Emmanuel Kant

La fama

Álvarez Bravo, La buena fama durmiendo.



Cobra buena fama y échate a dormir.
Refrán
Ramón Lombarte, El cielo de Avinyo

jeudi, décembre 29, 2005

La vida es sueño

Paul O. Oxborough

Bénissons nos désirs insatisfaits, chérissons nos rêves inaccessibles : l'envie nous maintient en vie.

Frédéric Beigbeder, L'égoisme romantique.

mercredi, décembre 28, 2005

Humour

Terminons l'année avec humour. De plus, c'est le jour des Saints Innocents ; en Espagne c'est l'équivalent de notre premier avril, jour ou l'on fait des blagues aux amis.

Le drame de la vieillesse, ce n'est pas qu'on se fait vieux, c'est qu'on reste jeune.
Oscar Wilde, Le portrait de Dorian Gray

dimanche, décembre 25, 2005

La leyenda del beso

Los amantes de Teruel

Son Juan Diego Martínez de Marcilla e Isabel de Segura. Eran dos jóvenes de las principales familias de Teruel a principios del siglo XIII; pero ya fuese por las frecuentes desavenencias entre familias rivales, ya fuese por razón de la limpieza de sangre (ser cristiano viejo), que entonces se miraba mucho, el caso es que los padres no estaban de acuerdo con esos amores.
Y como ocurre también en todas las leyendas de este género, puesto que son copia de la única realidad que entonces imperaba, los padres de Isabel decidieron casar a la moza para no dar lugar a que creciese aquel amor inconsentido.
Fue señalado el día de la boda y Juan Diego sintió la necesidad de despedirse definitivamente de su amada. Escaló la tapia del jardín como era costumbre, y lo hizo a la medianoche, que es cuando mandan todas las leyendas.
Tras los requiebros amorosos propios de la ocasión, don Juan Diego le pidió una prenda de amor a su amada: UN BESO, dice la leyenda para no quitarle un ápice de romanticismo a este amor.
Casta y obediente a la voluntad de sus padres como era Isabel, se lo negó, bien que su corazón le pedía aquello y mucho más. Aquella negativa fue más fuerte que el corazón lacerado del infortunado don Juan Diego: se le borró el mundo de la vista, quedando en sus pupilas la dulce y atormentada imagen de su amada, y cayó allí mismo desplomado. Al entender su corazón que nunca más podría latir para Isabel, prefirió dejar de latir para siempre.
La noche se convirtió en alboroto. Corrió la voz por toda la ciudad de Teruel y se iluminaron sus ventanas con la luz de los candiles. El día siguiente la familia de don Juan Diego Martínez de Marcilla estaba llamada a funeral en la iglesia catedral, y dos horas más tarde, en la misma iglesia estaba llamada a boda la familia de Isabel Segura.
A la infortunada amante, perdida en el delirio del amor perdido, y condenada a amar a quien no la amaba, los pies la condujeron con determinación hacia el funeral prohibido. Se acercó al catafalco a contemplar a su amor. Y al ver aquellos labios aún abiertos pidiéndole el beso que le negara unas horas antes, no pudo resistirse a esa última petición callada de su amado, u postrándose junto a él le dio el beso de despedida.
El beso de Isabel fue de los que resucitan a los muertos. Pero ¡ay!, le faltó a ella el aliento para sobrevivir a aquella explosión de dulzura y amargura. Su corazón estaba ya tan malherido que sucumbió a la violenta sacudida de aquel beso.
Maravillados los asistentes de la duración de aquel beso, quisieron levantar a la infortunada amante de don Juan Diego, pero el beso la había transportado a la eternidad. La familia de Don Diego se doblegó a la violencia de aquel amor, tendieron a Isabel junto a su amado, celebraron por ambos el funeral, y juntos fueron sepultados para eterna memoria de aquel amor y para aviso de padres que cierran los ojos y el corazón al amor de sus hijos.

Esta es la leyenda de LOS AMANTES DE TERUEL, por la que se conoce a esta ciudad más que por ninguna otra cosa. Pero es éste un hecho tan repetido en la historia de nuestra doliente humanidad, que en todos los casos se cuestiona la veracidad y la originalidad de la leyenda. Es el corazón humano el que está puesto en ellas, y ese sí que es verdad, una verdad que se encarna en distintos lugares del mundo y en las más diversas leyendas cuyo denominador común es siempre el mismo: LA FUERZA DEL AMOR.
Los estudiosos de esta leyenda apuntan a que se parece mucho a uno de los cuentos del Decamerón de Boccaccio, que a su vez es recopilación de una leyenda anterior. Es una prueba más de la constancia del corazón humano y de la fe que tiene la humanidad en el AMOR.
La leyenda de LOS AMANTES DE TERUEL ha sido reescrita más de 20 veces por plumas tan prestigiosas como la de Tirso de Molina, que la han llevado a la poesía, a la novela y al teatro. Y como broche de oro, el maestro Tomás Bretón la elevó a la dignidad de la ópera: inspirada en la obra de Harzenbusch, con libreto del mismo maestro Tomás Bretón y dividida en cinco actos, se estrenó en el Teatro Real de Madrid el 12 de febrero de 1889.
Artículo de Mariano Arnal en El Almanaque Puede encontrarse más información sobre la historia de los amantes en la página de la tradición en www.teruel.org
El beso es el contacto de dos epidermis y la fusión de dos fantasías.
Alfred de Musset



Amargas raíces

Dicen que al morir le hallaron España dentro del pecho.
Juan Rejano (1903-1976).




Là où le sang a coulé, l'arbre de l'oubli ne peut grandir.
Proverbe brésilien



L'exil de 1939.

Je suis le fruit illégitime du franquisme, mes ancêtres sont espagnols.

Yo soy como los hombres que a mi tierra vinieron.

- Soy de la raza mora, vieja amiga del sol -,

Que todo lo ganaron, y todo lo perdieron.

Tengo el alma de nardo del árabe español.

Manuel Machado, Alma, Adelfos (a Miguel de Unamuno), 1902.



Procuremos más ser padres de nuestro porvenir que hijos de nuestro pasado.

Miguel de Unamuno

Première moitié

On n'a jamais vu un aveugle dans un camp de nudistes.
Woody Allen


N'attends pas que le vendangeur soit venu,
N'attends pas que le vin jaillise du pressoir,
Mords dans la grappe sans même la cueillir,
De peur que la Mort ne t'en laisse le temps.

Ne sois pas à choisir les fleurs de ton bouquet,
Ne cherche pas au loin les roses de la vallée,
Cueille ta gerbe au hasard de tes pas,
De peur que la Mort ne flétrisse les fleurs.

N'attends pas que l'hiver endorme tes abeilles,
Recueille la cire blanche de tes ruches,
Mange ton miel doré avec tous ses rayons,
De peur que la Mort ne fasse périr l'essaim.

Ne reste pas à couver ton or dans ta maison,
Déterre le trésor que tu as enseveli,
Disperse tes biens à tous les vents de la joie,
De peur que la Mort ne ravisse tes écus.

Ne reste pas à soupirer près d'une insensible,
Prends la belle qui se présente sur ton chemin
Ne demeure auprès d'elle...

A. T'Serstevens, La Légende de Don Juan.

jeudi, décembre 22, 2005

Promenons-nous dans les bois

William Bouguereau (1825-1905), Nymphes et satyre (1873).




Le seul moyen de se délivrer d'une tentation, c'est d'y céder. Résistez et votre âme se rend malade à force de languir ce qu'elle s'interdit.

Oscar Wilde

lundi, décembre 19, 2005

Deuxième moitié


Yvan Galvez, Inconnue.



L'homme jouit du bonheur qu'il ressent et la femme de celui qu'elle procure. Le plaisir de l'un est de satisfaire des désirs, celui de l'autre est surtout de les faire naître.
Choderlos de Laclos (1741-1803).

Bacchantes

Elisabeth Vigée-Lebrun, Bacchante.


Les femmes peintres sont trop peu connues. Rendons hommage à Elisabeth Vigée-Lebrun (1755-1842) pour cette admirable représentation.
Les Bacchantes étaient principalement des femmes (mais il existait aussi des Bacchants) qui célébraient les mystères de Dionysos-Bacchus. Elles couraient çà et là, échevelées, la tête couronnée de lierre, le thyrse à la main, dansant et remplissant l'air de cris discordants. Ces fêtes, appelées bacchanales, se célébraient autrefois en Grèce, Égypte et principalement à Rome.
(wikipedia)

Ne prenez pas la vie au sérieux, vous n'en sortirez pas vivant.
Bernard le Bovier de Fontenelle (1657-1757)

mercredi, décembre 14, 2005

Faust et Don Juan

Madox Brown (1821-1893), Haydée découvrant le corps de Don Juan , 1878.
Ce tableau est inspiré de Don Juan, satire épique, publié par Byron entre 1819 et 1824 (Chant II, strophes CXII à CXXIX). A la suite d'une intrigue galante avec Doña Julia, Don Juan, jeune noble sévillan âgé de seize ans, est envoyé à l'étranger par sa mère. Le navire qui l'emmène fait naufrage. Il prend place à bord d'une chaloupe avec une partie de l'équipage. Il est rejeté sur une île grecque et découvert par Haydée, fille du corsaire Lambro.
Le tableau est au musée d'Orsay.



Kierkegaard a remarquablement conceptualisé sa philosophie en trois stades existentiels représentés par trois figures mythiques. En effet, l'être humain éprouve dans sa vie des sensations de jouissance, de doute, de désespoir.
Simplifions et approprions-nous ses propres concepts en les adaptant à ce qui nous convient et donc en écartant son approche philosophique de la foi, sa démarche existentialiste chrétienne. En effet, contrairement à ce que l'on pense couramment, Dieu est une création de l'homme (et non l'inverse), la religion en est le fruit. Si Dieu, qui a conçu l'univers, est parfait et infiniment bon, comment a-t-il pu concevoir le mal ? Il y a là une incohérence que nous ne pouvons accepter.
Je ne peux résister à citer l'un de mes auteurs favoris car il révèle mieux que quiconque cette usurpation :
Car devant Dieu, il y a moins un problème de la liberté qu'un problème du mal. On connait l'alternative : ou nous ne sommes pas libres et Dieu tout-puissant est responsable du mal, ou nous sommes libres et responsables, mais Dieu n'est pas tout-puissant.
Albert Camus, Le mythe de Sisyphe.
Simplifions encore :
Religion : Fille de l'Espoir et de la Peur expliquant à l'Ignorance la nature de l'Inconnaissable.
Ambrose Bierce

Revenons à notre tryptique : La jouissance est symbolisée par Don Juan, le doute par Faust et le désespoir par Ahasvérus.
Le premier stade est le stade esthétique ou l'homme, 'égoiste', vit dans l'instant, à la recherche du plaisir, dans le moment isolé (Don Juan). Il se choisit lui-même, il jouit.
Vient ensuite le stade éthique. L'éthicien ou moraliste est l'homme qui vit dans le temps historique, dans la généralité sociale, dans la continuité vitale (le mythe de Faust). La jeunesse éternelle.
Et puis vient la relation dialectique ou l'homme vit en rapport avec l'éternité ou l'instant ou la durée temporelle n'ont d'importance qu'au regard de l'éternité (représenté par Ahasvérus).
Ahasvérus est un personnage légendaire qui aurait maltraité le Christ (ça c'est pas bien ! Ahasvérus est-il conscient qu'il risque l'enfer !). Pour le punir il aurait ainsi été condamné à l'éternité et à une errance perpétuelle. C'est le mythe du 'juif errant', tout comme Cain qui est condamné à fuir perpétuellement.

Donc, le fini, l'infini et la relation entre les deux : les sens, le corps, la connaissance.
Don Juan est le personnage mythique dont la littérature s'est souvent emparée et dont elle a fait l'idéal du matérialisme, de la débauche et de l'impiété. On considère que depuis le créateur de la légende en 1630 (Tirso de Molina connu également sous son nom de robe : frère Gabriel Téllez) qu'il y a quelque trois mille oeuvres mettant en scène le séducteur par excellence, jeune ou vieux, beau ou seulement intéressant de visage, marié ou non, cynique ou hypocrite, gentihomme ou moderne, rebelle à l'amour ou sentimental... Homme ou femme...
II est, comme Faust, un symbole de l'éternel problème de la vie : après avoir suivi une voie différente, il arrive au même but, il se rencontre avec lui dans une même idée de doute, dans le même sarcasme contre le monde et contre Dieu. On racontait qu'à Séville, sous le règne de Pierre le Cruel selon les uns, au temps de Charles-Quint selon les autres, un certain Don Juan, de l'illustre famille Tenorio, s'était proposé d'enlever la fille du gouverneur ou commandeur de la ville, pour la sacrifier à ses passions ; qu'après avoir tué en duel le père de sa victime, il descendit dans son caveau sépulcral du couvent de St François, et, s'adressant avec raillerie à la statue de pierre placée sur le tombeau, l'invita à être son hôte ; que la statue, exacte au rendez-vous, le contraignit de la suivre, et le livra aux puissances de l'Enfer. Tel est le thème que développa la poésie. On y mêla l'histoire d'un autre débauché, Don Juan de Mañara, qui s'était, dit-on, donné au Diable, mais qui finit par se convertir et mourut en odeur de sainteté. Gabriel Téllez traita, le premier, la légende de Don Juan, dans son El Burlador de Sevilla y convivado de piedra : dans ce drame, Don Juan, type du sensualisme raffiné, est un personnage hardi, entreprenant, qui court d'un pays à l'autre, d'un duel à un rendez-vous, de la grande dame à la simple servante, et chez qui l'impiété la plus téméraire s'unit d'une manière très puissante à l'égoïsme et à la dépravation.

Fragonard, Don Juan et le Commandeur.

Le même sujet fut transporté sur la scène française par De Villiers (ne pas confondre, vous risqueriez de mélanger les torchons avec les serviettes...), en 1659 , sous le titre de : Le Festin de pierre ou le Fils criminel. Vint ensuite Don Juan ou le Festin de pierre, de Molière (1665) : mais ici Don Juan n'est qu'un mauvais sujet qui nous amuse, sans nous étonner. Sganarelle est simplement un drôle de la famille des Scapin ; la statue du commandeur n'inspire aucun effroi, car on est trop disposé à rire pour se prêter à cette demi-sorcellerie. En 1669 parut un Festin de pierre ou l'Athée Foudroyé, par Dumesnil, dit Hosimon. Puis, Thomas Corneille mit en vers la pièce de Molière, et, en 1677, Sadwell adapta ce sujet à la scène anglaise, dans son Libertine. Vers la fin du XVIIe siècle, l'oeuvre originale de Gabriel Téllez fut modifiée et remise à la scène espagnole par Antonio de Zamora. Quelques années plus tard, Goldoni fit jouer en Italie un Giovanni Tenorio, Ossia il dissoluto punito, où les situations sont invraisemblables, les caractères raides et guindés, et qui fait de Don Juan un être misérable, n'inspirant aucune pitié, aucune sympathie. Vers 1765, Gluck en fit le sujet d'un ballet. Le premier compositeur qui en ait fait un opéra fut Righini, sous le titre d'Il Convitato di pietra, ossia il dissoluto (1777). Le Don Juan de Mozart, dont le libretto fut écrit par Lorenzo da Ponte (1787), a le plus popularisé la légende en Europe : si jamais elle fut bien comprise et bien rendue, c'est dans cette musique profonde et passionnée, dans cette joie farouche et ces chansons moqueuses qui courent d'un bout de la pièce à l'autre.
Le Don Juan de lord Byron est un beau poème : mais nous n'y retrouvons plus le personnage espagnol, nature ardente, inquiète, toujours avide de changements et de nouvelles émotions, qui cherche les occasions et domine les circonstances pour satisfaire ses passions ; le Don Juan de Byron est un être fictif, par la bouche duquel le poète exprime ses propres doutes et prononce tous ses paradoxes. Nous avons vu paraître encore un Don Juan de Marana, ou la Chute d'un ange, drame par Alexandre Dumas, 1836; Les Ames du Purgatoire, ou les deux Don Juan, nouvelle par Prosper Mérimée, 1834; Mémoires de Don Juan par M. Mallefille, 1858. En Espagne, Zorilla a donné trois ouvrages, Don Juan Tenorio (1844), El Desafio del diablo et Un Testigo de Bronce (1845). En Allemagne, Grabbe, Braunthal, Wiese, Hauch, Lenau et Holtei ont aussi, au XIXe siècle, traité des sujets analogues. Grabbe surtout a trouvé une belle idée dans son drame de Don Juan et Faust : c'était de mettre en présence ces deux caractères, l'âme et les sens, l'idéalisme du savant et le matérialisme de l'homme du monde ; il y avait là un vaste champ pour l'imagination d'un poète, trop vaste pour Grabbe qui n'a fait de son Faust qu'une pâle copie de celui de Goethe, et créé un Don Juan trop rêveur et trop métaphysicien. Je vous recommande cependant la lecture de l'ouvrage de Grabbe car c'est amusant de trouver côte à côte ces deux personnages mythiques et complémentaires.
(d'après wikipedia)

Et toujours la même question : Les aimait-il toutes ou n'en aimait-il aucune ?

La psychanalyse s'est bien sûr emparée du mythe... d'ailleurs Kierkegaard disait que pour comprendre Don Juan il faut écouter Mozart.
La volupté unique et suprême de l'amour gît dans la certitude de faire le mal.
Baudelaire
Ouvrez ce livre pour en savoir plus

¿Tan largo me lo fiáis...?



La fin de Don Juan, selon l'académicien Emile Henriot :


Le Commandeur de pierre :
- J'étais chargé de te punir et de venger tes odieux méfaits, mais je suis libre de choisir ma vengeance. Vis donc ! Toutefois, ne te crois pas quitte. C'est toi-même qui te châtieras.

Et les années passent. Don Juan poursuit sa vie de Don Juan. Un jour, après un long voyage à travers l'Europe, il revient à Séville et aperçoit une petite fille vêtue de haillons. Elle était occupée gravement à manger des raisins dont elle tenait la grappe levée à bout de bras au-dessus d'elle, y mordant à même, comme un chevreau. Don Juan s'approche et constate que la petite fille possède des bras pleins et bien formés et que ses seins, joliment renflés, sont déjà beaucoup plus que des promesses. A ce moment, la jeune fille, qui a terminé sa grappe, tourne la tête vers Don Juan, cligne de l'œil et lui souffle gaiement la peau vidée du dernier grain à la figure. Cette familiarité a, paraît-il, le don d'échauffer notre hidalgo. Il se précipite, prend les poignets de la jeune personne et tente, mais en vain, de l'embrasser. Sûr de lui, Don Juan lança alors la grand argument :

- On m'appelle Don Juan.

La petite fille n'avait probablement jamais entendu parler de ce grand homme, car ce nom n'eut pas plus d'effet sur elle que le vôtre ou le mien.

- C'est singulier ! se dit Don Juan. Cela vaut deux oranges et cela fait la fière.

Il demeura un instant à examiner le masque puéril et hardi. Les yeux droit sur lui, elle n'avait vraiment point peur. Sa jeune chair, dure au regard, étincelait sous la crasse comme une fleur dans le fumier. Don Juan se sentit mordre, au fond de lui, par son démon. Puis, tremblant un peu, mais du seul désir, il dit à voix basse :

- Je ne te plais pas ?

La petite le regarda tranquillement. Il y eut un silence... Puis elle lança :

- Non, vous êtes vieux !


Et ce fut la fin de Don Juan... Fin cruelle...
Faust, es-tu là ?

Pour une morale de l'ambiguité

Balthus, Nu au chat, 1949.

C'est le désir qui crée le désirable, et le projet qui pose la fin.
Simone de Beauvoir, Pour une morale de l'ambiguité.

L'implicite des symboles, donc leur puissance.


dimanche, décembre 11, 2005

Virginité perdue

Fragonard, Le verrou.


C'est quand on serre une femme de trop près qu'elle trouve qu'on va trop loin.
Alphonse Allais.

dimanche, décembre 04, 2005

L'avenir de la femme

Cristina García Obero, Campillos de Arenas, 1978.


Les liaisons commencent dans le champagne et finissent dans la camomille.
Valéry Larbaud