mardi, juillet 05, 2005

Lady Godiva.

John Collier, 1898.
Belle perspective de la cavalière... Et toi, le cheval, tu ressens quoi ?
Godiva (Lady Godiva, aussi appelée Godgifu) était une Dame saxonne qui, au début de l'An 1000 d'après la légende, a traversé nue à cheval les rues de Coventry en Angleterre, afin de convaincre son mari de diminuer les impôts qu'il prélevait pour financer ses campagnes militaires.
Légende

L'histoire raconte qu'elle était la belle épouse de Leofric III (968-1057), comte de Mercie et seigneur de Coventry. Les habitants de cette ville souffraient sous l'imposition accablante du comte. À plusieurs reprises, Dame Godiva fit appel à son mari, qui refusait obstinément de diminuer les taxes. Enfin, las, il prétendit satisfaire à sa demande si elle montait à cheval nue dans les rues de la ville. Dame Godiva le prit au mot, et traversa la ville, vêtue seulement de ses longs cheveux. Son mari tint sa promesse et supprima les impôts onéreux.
La forme la plus ancienne de la légende raconte le passage de Godiva au marché de Coventry, d'une extrémité à l'autre alors que le peuple était rassemblé, surveillé seulement par deux cavalières (vêtues). Cette version est narrée dans Flores Historiarum par Roger de Wendover (décédé en 1236), un collectionneur d'anecdotes quelque peu crédule, qui citait lui-même un autre auteur plus ancien.
On pense généralement que les cheveux longs de Godiva est une partie de la légende ajoutée postérieurement. Certains autres éléments thématiques sont familiers dans une fable : le seigneur intransigeant, la promesse exigée, des conditions de vie très difficiles, la chasteté. Un élément par contre ne l'est pas : la puissance et l'indépendance d'une veuve anglo-saxonne de la classe aristocratique.
Réalité

Il est certain qu'une dame de ce nom a existé au XIe siècle, comme le démontrent plusieurs documents antiques, comme la charte de Stow, la charte de Spalding, et l'enquête de Domesday, bien que l'épellation du nom change considérablement suivant les écrits. Il apparaîtrait dans les chroniques d'Ely (Liber Eliensis), à la fin du XIIe siècle, qu'elle était veuve quand Leofric l'a épousée en 1040. Elle a aidé à la fondation d'un monastère à Stow, Lincolnshire. En 1043, elle persuade son mari de construire un monastère bénédictin à Coventry. Sa devise, « di Ego Godiva Comitissa diu istud desideravi », a été trouvée sur la charte donnée par son frère, Thorold de Bucknall, shérif de Lincolnshire, au monastère bénédictin de Spalding ; et elle est commémorée comme bienfaitrice dans d'autres monastères, à Leominster, Chester, Wenlock, Worcester, et Evesham. Son nom est mentionné dans l'enquête de Domesday de 1085, comme une des quelques Anglo-Saxons à défendre leurs terres après sa conquête, et la seule femme mentionnée en tant que détentrice d'un fief. Elle est probablement morte quelques années après et a été enterrée sous un des porches de l'église de l'abbaye. Dugdale (1656) affirma qu'une veuve, avec des représentations de Leofric et Godiva, a été placée dans l'église de la Trinité, à Coventry, pendant le règne de Richard II.
Le cortège de Godiva, une commémoration du tour légendaire institué le 31 mai 1678, en tant qu'élément de la foire de Coventry, a été célébré régulièrement jusqu'en 1826. De 1848 à 1887 il a été rétabli, et continue encore aujourd'hui.
[wikipedia]


John Collier (1850-1934), peintre anglais préraphaélite.

En 1848, sept étudiants de la Royal Academy de Londres fondent la Confrérie Préraphaélite. Ce mouvement souhaite s'opposer à l'Académisme Victorien et à son absence d'idéaux.Il veut retrouver un art spontané et inspiré de la nature tel qu'il apparaît chez les primitifs italiens.Ces sources s'ancrent dans la culture anglaise, dans l'héritage médiéval en s'inspirant d'oeuvres du préromantique William Blake, de la poésie de John Keats ou encore de Robert Browning. La revue Germe, en 1850, soutient le mouvement, notamment avec le critique John Ruskin. Ce mouvement a fortement influencé le Symbolisme et l'Art Nouveau, en popularisant un modèle romantique théâtral, marqué par grande beauté, un réalisme complexe, et un penchant pour les légendes Grecques et Arthuriennes.Le mouvement par lui-même n'a pas duré après 1850 mais le modèle est demeuré populaire pendant des décennies, et a influencé les arts et les Symbolistes, entre autres.