mardi, juillet 05, 2005

Femme mince sans bras.

Giacometti (1901-1966), bronze, 1958.


A UNA MUJER FLACA

No os espantéis, señora Notomía,
Que me atreva este día,
Con exprimida voz convaleciente,
A cantar vuestras partes a la gente:
Que de hombres es en casos importantes
El caer en flaquezas semejantes.

Cantó la pulga Ovidio, honor Romano,
Y la mosca Luciano,
De las ranas Homero; yo confieso
Que ellos cantaron cosas de más peso:
Yo escribiré con pluma más delgada
Materia más sutil y delicada.

Quien tan sin carne os viere, si no es ciego,
Yo sé que dirá luego,
Mirando en vos más puntas que en rastrillo,
Que os engendró algún miércoles Corvillo;
Y quien pez os llamó, no desatina,
Viendo que tras ser negra, sois espina.

Dios os defienda, dama, lo primero,
De sastre o zapatero,
Pues por punzón o alesna es caso llano
Que cada cual os cerrara en la mano;
Aunque yo pienso que por mil razones
Tenéis por alma un viernes con ciciones.

Mirad que miente vuestro amigo, dama,
Cuando «Mi carne» os llama,
Que no podéis jamás en carnes veros,
Aunque para ello os desnudéis en cueros;
Mas yo sé bien que quedan en la calle
Picados más de dos de vuestro talle.

Bien sé que apasionáis los corazones,
Porque dais más pasiones
Que tienen diez Cuaresmas con la cara,
Que Amor hiere con vos como con jara;
Que si va por lo flaco, tenéis voto
De que sois más sutil que lo fue Scoto.

Y aunque estáis tan angosta, flaca mía,
Tan estrecha y tan fría,
Tan mondada y enjuta y tan delgada,
Tan roída, exprimida y destilada,
Estrechamente os amaré con brío,
Que es amor de raíz el amor mío.

Aun la sarna no os come con su gula,
Y sola tenéis Bula
Para no sustentar cosas vivientes;
Por sólo ser de hueso tenéis dientes,
Y de acostarse ya en partes tan duras,
Vuestra alma diz que tiene mataduras.

Hijos somos de Adán en este suelo,
La Nada es nuestro abuelo,
Y salístele vos tan parecida
Que apenas fuisteis algo en esta vida.
De ser sombra os defiende no el donaire,
Sino la voz, y aqueso es cosa de aire.

De los tres enemigos que hay del alma
Llevárades la palma,
Y con valor y pruebas excelentes
Los venciérades vos entre las gentes,
Si por dejar la carne de que hablo,
El mundo no os tuviera por el diablo.

Díjome una mujer por cosa cierta,
Que nunca vuestra puerta
Os pudo un punto dilatar la entrada
Por causa de hallarla muy cerrada,
Pues por no deteneros aun llamando,
Por los resquicios os entráis volando.

Con mujer tan aguda y amolada,
Consumida, estrujada,
Sutil, dura, büida, magra y fiera,
Que ha menester, por no picar, contera,
No me entremeto: que si llego al toque,
Conocerá de mí el señor San Roque.

Con vos cuando muráis tras tanta guerra,
Segura está la tierra
Que no sacará el vientre de mal año;
Y pues habéis de ir flaca en modo extraño
(Sisándole las ancas y la panza)
Os podrán enterrar en una lanza.

Sólo os pido, por vuestro beneficio,
Que el día del juicio
Troquéis con otro muerto en las cavernas
Esas devanaderas y esas piernas,
Que si salís con huesos tan mondados,
Temo que haréis reír los condenados.

Salvaros vos tras esto es cosa cierta,
Dama, después de muerta,
Y tiénenlo por cosa muy sabida
Los que ven cuán estrecha es vuestra vida;
Y así, que os vendrá al justo, se sospecha,
Camino tan angosto y cuenta estrecha.

Canción, ved que es forzosa
Que os venga a vos muy ancha cualquier cosa:
Parad, pues es negocio averiguado
Que siempre quiebra por lo más delgado.

Francisco de Quevedo y Villegas, Flores de poetas ilustres de España (1603).


Ouf !!! Un bon texte pour un sujet d'agreg !!


Sur le boulevard Saint Germain un homme marche , vêtu d'un épais pull-over; il porte au cou une grosse écharpe qui le protège du froid de cette journée ensoleillée d'octobre 1952. Ses cheveux en bataille encadre un visage bosselé dont le front est marqué par une frange d'épais sourcils. Il approche du café des 2 Magots et se dirige vers la table où se tiennent assis un homme portant des lunettes cerclées d'écaille noire, un mégot de cigarette pendant aux lèvres et une femme aux cheveux tirés et tenus par un chignon. Ses mains sont encore impreignés de glaise. Il leur serre la main.

Alberto Giacometti le maître de l'angoisse

Quand je pense disait-il qu'à l'âge de 13 ans j'étais capable d'exécuter le premier buste de mon frère Diégo avec un résultant satisfaisant ; Je ne suis plus capable aujourd'hui d'en faire autant".
Il vit la situation angoissante de l'homme d'aujourd'hui ; l'inquiétude de l'être qui ne veut plus admettre , de principes solides auxquels ils puissent se référer pour éclairer son jugement sur le monde et les hommes. Que de chemin parcouru depuis son arrivée à Paris en 1922.où il parfait sa formation dans l'atelier d'Antoine Bourdelle.

L'art primitif dans l'oeuvre d'Alberto Giacometti

Puis, En 1926, avec Brancusi et surtout sous l'influence de Laurens et de Lipchitz, Alberto Giacometti se soumet à la discipline cubiste. comme de nombreux artistes de cette tendance , il s'intéresse aux arts primitifs, fétiches africains et archaïques : " La sculpture nègre, mélanésienne ou cycladique est plus réaliste qu'un buste romain ", écrit-il. De cette époque date la Femme cuillère, sa première œuvre monumentale en bronze ci-dessous exposée avec son plâtre.
Alberto Giacometti influencé par la création artistique de ses ainés : Henri Laurens et Ossip Zadkine: éclosion du style cubiste en sculpture.
On assiste en effet , à un renouveau de la création artistique au cours des dernières années de la 1ère guerre mondiale guerre, l'éclosion d'un style cubiste en sculpture qui est le fait d' Henri Laurens et Ossip Zadkine. Le travail cubiste de Laurens sur le bloc, par ses réussites, a joué un rôle considérable dans le développement ultérieur de la sculpture moderne, notamment sur Giacometti. Henri laurens en réintroduisant des structures sinueuses, des formes organiques, des profils contrariés à procuré une sensualité qui a diversifié l'exploration spatiale cubiste.
Henri Laurens, autodidacte, avait commencé à travailler avec un maçon pour sculpter des motifs décoratifs sur les maisons.Sa rencontre avec Braque en 1911 le convertit à un cubisme qu'il pratique par papiers collés, assemblages et mises en relief des thèmes de la peinture, non seulement de Braque, mais aussi de Picasso et de Gris,
Après 1914, il commence à produire des compositions à deux dimensions avec plus ou moins de relief, aux formes purifiées y compris de tout accident de collage ou de découpage. Finesse des passages décoratifs, forts contrastes de couleurs pour soutenir les reliefs, mais aussi de rythmes, font progresser la perfection du métier cubiste bien au-delà de Braque. La tête en pierre polychrome ci-dessous illustre cette remarque.
Ossip Zadkine apparait comme le sculpteur qui a le mieux su reprendre les leçons de la statuaire néo-africaine après Picasso. Ses inversions de volumes s'opposant aux formes concaves et convexes dont la belle servante ci-dessus illustrée en est le meilleur exemple.

Le symbolisme sexuel dans les oeuvres d'Alberto Giacometti dès 1928

Ses rencontres avec Miro, Masson et Leiris, propulsent Alberto Giacometti, en 1930, dans le maelström surréaliste. Freud et bataille lui permettent de mettre à nu les fantasmes sexuels. Le symbolisme sexuel se fait aussi plus insistant dans l'oeuvre d'Alberto Giacometti. La coloration de l'œuvre est alors souvent l'expression d'un érotisme violent, voire sadique, comme dans la Femme égorgée, la pointe à l'oeil, le spectacle abstrait d'un viol en cage : projection d'un désir toujours impuissant à rencontrer son objet et à se satisfaire et qui, indéfiniment désirant, semble se retourner contre lui-même pour se déchirer.
En 1935, il entreprend à travers ses toiles (portraits et natures mortes) un retour à la réalité. A 20 ans, en effet,il accompagnait son peintre de père en Italie. Les Tintoret et les Giotto sont pour lui une révélation. Dans son atelier poussiéreux de la rue Hyppolite Maindron à Paris, il s'est acharné à peindre ses modéles: sa femme Annette, son frère Diégo, Jean Genet, James Lord.. effaçant sans arrêt, recommençant tout à zéro et concluant systématiquement chaque séance de pose par un : " C'est abominable, J'abandonne définitivement la peinture"; Chaque fois, c'est une lutte d'influence qui s'engage entre les griffures du crayon, les lacis du pinceau et les coups de gomme. Sur le visage de la poseuse, cerne après cerne, lasso après lasso soudainement apparaissent les orbites qui se creusent et les os qui saillent.
En 1935, il entreprend à travers ses toiles (portraits et natures mortes) un retour à la réalité. A 20 ans, en effet,il accompagnait son peintre de père en Italie. Les Tintoret et les Giotto sont pour lui une révélation. Dans son atelier poussiéreux de la rue Hyppolite Maindron à Paris, il s'est acharné à peindre ses modéles : sa femme Annette, son frère Diégo, Jean Genet, James Lord.. Effaçant sans arrêt, recommençant tout à zéro et concluant systématiquement chaque séance de pose par un : " C'est abominable, J'abandonne définitivement la peinture"; Chaque fois, c'est une lutte d'influence qui s'engage entre les griffures du crayon, les lacis du pinceau et les coups de gomme. Sur le visage de la poseuse, cerne après cerne, lasso après lasso soudainement apparaissent les orbites qui se creusent et les os qui saillent.
"Le 11 Janvier 1966, Alberto Giacometti s'éteint, épuisé dans son atelier minuscule. Là pendant près de 40 ans, ce jusqu'auboutiste de la figuration s'est acharné face à la force de l'abstraction dominante à faire poser ses modèles . Il était devenu l'ombre de ses sculptures long, filiforme,le visage bosselé. Terrifiant. Sans aucun doute, touché par la grâce divine, métaphorsé en Dieu dans sa quête de l'Absolu, de la" vraie vie" dont parlait Rimbaud"(Anne Kerner).